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Atelier des Grandes Dalles
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25 février 2016

Résonance Cauchoise : Vertige par Michel Darves

   Dans cette scène c'est la verticalité des falaises et celle de la maison qui résonne. En effet l'architecture de cette celle-ci se caractérise par une façade imposante en bordure de rue, comme les falaises offrent leur façade à la mer. Le voisinage direct de la maison renforce ce caractère. La résonance entre l'architecture et le motif représentant les falaises est immédiate. C'est comme si les falaises prolongeaient la maison, elle-même falaise. 

 
Résonance Cauchoise : Vertige par Michel Darves
 
La résonance est duale car les matériaux qui composent l'architecture sont aussi présents sur la falaise: la terre rouge des briques s'écoulant sur la paroi, colorant de manière si caractéristique le paysage, et les silex emprisonnés dans le calcaire et que la mer libérera avant de les façonner en galets...


Ainsi si cette scène vise à restituer l'impression de hauteur des falaises, elle résonne aussi avec le phénomène de l'érosion de la falaise qui a conduit à l'obtention des silex. Ainsi la maison peut-être vue comme produit de cette érosion. Il y a aussi évocation des maisons elles-mêmes victimes de l'érosion qui tombent parfois  à la mer comme les falaises. L'identification de la maison à la falaise s'en trouve là aussi renforcée.



L'influence du japonisme sur l'impressionnisme est évoquée ici, d'abord par l'angle de vue choisit, celui du tableau mais aussi celui imposé par le surplomb de l'installation par rapport à l'observateur, en rupture avec l'académisme du 19ème siècle, mais aussi par l'invitation à la promenade à l'intérieur du paysage par le chemin visuel en profondeur qui a été créé. Il est important de noter que le point de fuite adopté dans le tableau ne correspond pas à celui attendu par la perspective de la maison. Cette torsion de perspective permet de créer ici une ouverture qui emmène le regard de l'observateur vers le ciel pour apporter une dimension spirituelle de dépassement du temps. 






Le traitement impressionniste a été assuré aussi par le processus créatif qui a été mis en oeuvre. Ainsi ce n'est pas la restitution fidèle du motif, les falaises, la mer, qui a été recherchée mais la restitution de l'impression ressentie devant ce spectacle par le peintre. Pour lui la façade de la falaise a été un champ d'écriture laissant libre cours à cette expression.



L'impression est recherchée sur le spectateur en faisant surgir cette scène à un endroit inattendu, comme celle qui apparaît lors d'une balade en littoral alors que le paysage nous livre toute sa force. Dans un second temps il est aussi recherché l'émergence chez l'observateur d'une impression de désorientation, par délocalisation d'un lieu, et ainsi de restituer la multiplicité des atmosphères de bord de mer et cette étourdissement que le vent provoque...
 
Cette scène est réalisée à partir d'un diptyque composé d'une toile de 300 x 70 cm et une de 100 x 70 cm.  Afin d'obtenir l'harmonie avec la façade de la maison celles-ci sont placées dans l'alignement des balcons en s'intégrant à eux. La scène se révélera dans sa complétude lors de la remontée de la rue alors que les deux  tableaux  se trouveront alignés.
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