Face aux vents, la maison reste debout, solide, depuis plus d'un siècle. La série de tableaux recherche la résonance avec cette force en choisissant comme motif l'élément architectural le plus représentatif de celle-ci.
Le choix des harmonies devra interroger le spectateur. Ces harmonies apportent une vision temporelle ; les différentes saisons, les différents moments de la journée, des marées ou des états de la mer. Les couleurs des silex juxtaposés sur la façade montrent la diversité des cailloux employés. Après un regard rapide on se dit, ils sont gris. Mais peu à peu les nuances apparaissent, de l'ocre, du rose...
Le spectateur sera donc devant une scène composée par un polyptyque représentant un même motif sous différent point de vue et décliné en différentes harmonies. C'est bien sûr un hommage aux séries de Claude Monet avec ce prolongement, cette idée, de faire d'une série impressionniste un polyptyque créant cet espace si fascinant d'un décalage géographique concomitant à un décalage temporel. Ce qui est restitué ici avec cette scène, c'est cette impression de changement rapide de couleurs et de lumière des galets lorsque les nuages courent si vite sous le vent du littoral.
Lors des balades sur le caillou, il est fréquent d'être dans cette situation où les variations s'observent dans un espace proche et dans un temps très fugace. Ainsi pour ces galets regroupés à un même endroit, certains étant éclairés restituent des couleurs et des lumières très différentes de ceux qui leurs sont voisins.
Le surplomb dans lequel est placé le polyptyque renforce la résonance avec l'architecture. Suivant où se trouve le promeneur spectateur, la vue sera plongeante comme un moment de vie lors d'une balade en bord de mer tel que les peignaient les impressionnistes. Ou bien, le spectateur sera placé face à un plan vertical qui résonnera avec l'empilement des silex sur la façade de la maison. L'œil est ainsi invité à passer de l'un à l'autre.